Boualem Sansal, écrivain franco-algérien, a été emprisonné en Algérie en novembre 2024 et condamné en mars 2025 à cinq ans de prison pour des motifs officiellement liés à l’« atteinte à l’unité nationale » et à la « publication de propos menaçant la sécurité du pays ». Sa condamnation est essentiellement fondée sur des déclarations faites à un média français, dans lesquelles il évoquait la question des frontières héritées de la colonisation et critiquait certaines décisions historiques concernant l’Algérie et le Maroc.
Raisons Officielles de l’Incarcération
- Sansal a été accusé d’« atteinte à l’unité nationale », « outrage à corps constitué », « pratiques de nature à nuire à l’économie nationale », ainsi que de « détention de publications menaçantes ».
- Ces accusations reposaient principalement sur des propos publics jugés polémiques par les autorités algériennes et considérés comme menaçant la stabilité du pays.
- Il était également question d’« intelligence avec des parties étrangères », aggravant les charges lors de l’instruction.
Contexte Politique et Diplomatique
- L’affaire s’est déroulée dans un contexte de tensions diplomatiques fortes entre l’Algérie et la France, exacerbées par les positions respectives sur le Sahara occidental et la reconnaissance de certaines revendications marocaines par la France.
- Son arrestation et sa condamnation ont déclenché de nombreuses réactions en France, où des personnalités et institutions ont appelé à sa libération immédiate.
Détention et Libération
- La détention de Sansal a été marquée par l’absence, à plusieurs reprises, de garanties pour un procès équitable et l’impossibilité pour lui de choisir librement son avocat.
- Après un an de détention, Boualem Sansal a finalement été gracié par le président algérien en novembre 2025 et a pu quitter l’Algérie pour se soigner en Allemagne.
En résumé, Boualem Sansal a été emprisonné pour des propos jugés hostiles à l’État algérien, officiellement au nom de la sécurité nationale et de l’unité territoriale, mais son incarcération s’inscrit clairement dans une logique de répression de la liberté d’expression et dans un contexte de crise diplomatique majeure.
